Nous enchaînons sur une marche collective à la découverte de projets collectifs. Organisée par Estelle Van Wambeke, professeure à l’université de design, cette journée nous a permis de rencontrer de nombreux acteurs de l’action collective et de l’innovation sociale. Nous lui avions suggéré de faire une marche urbaine pour relier ces initiatives entre elles… Nous pensions au travail de Stalker à Rome qui nous a nourris et marqués !
Nos aventuramos en una caminata urbana para conocer diferentes proyectos colectivos. Organizada por Estelle Van Wambeke, profesora en la Facultad de Artes y Diseño de la UJTL, esta jornada nos ha permitido conocer a varios actores de la acción colectiva y la innovación social en Bogotá. Semanas antes le habíamos sugerido a Estelle una marcha urbana para vincular estas iniciativas entre ellas, recordando el trabajo del colectivo Stalker en Roma que nos ha enriquecido mucho!
Nous suivent pour ce parcours Catherine, architecte fraichement revenue d’Espagne qui tente de lancer à Bogota « Desayunos con Caminantes« pour parler de la ville en transformation… Mauro que nous avions rencontré à Pereira et aussi Mathilde, nouvelle belle rencontre, architecte de l’agence française atypique « Des clics et des calques » qui n’a pas pu rentrer en France après son dernier voyage ici… Et puis les participants au workshop de la veille, notamment les membres actifs du collectif Bici cultura Tadeista.
Nos acompañan Catherine, arquitecta colombiana de regreso de España quien se encuentra dinamizando encuentros sobre urbanismo en Bogotá por medio de desayunos-caminatas ; Mauro, a quien habíamos encontrado a Pereira; y también Matilde, nuevo bello encuentro con esta arquitecta de la agencia francesa atípica “Des clics et des Claques” que no quiso volver a Francia después de su último viaje aquí… Además están Paola, Diego y Juan Camilo, diseñadores en formación y miembros activos del colectivo Bici Cultura Tadeista quienes participaron en el workshop organizado el día anterior en la Universidad Jorge Tadeo Lozano.
9h00. Nous partons tous en bus vers Los Laches, un barrio à flanc de montagne marginalisé bien que situé à 10 minutes en bus du centre ville. Nous découvrons la Bibliothèque de la Peña, structure qui incarne la rencontre entre un projet public (rare ici) et de l’action communautaire issue de la mobilisation citoyenne. La bibliothèque fait partie du réseau des bibliothèques publiques de la capitale (Biblored). Mais elle est aussi très ancrée sur le territoire. Elle se renouvelle sans cesse, en fonction des envies des groupes d’acteurs investis et du contexte local toujours changeant.
Dans la forme, la bibliothèque est assez classique, même si elle garde de vastes espaces libres, animés par de nombreux évènements, rencontres… pour nous accueillir ce matin là, sont présents le personnel de la bibliothèque, mais aussi des usagers : des personnes âgées (« les vieux »), des adolescents, des enfants, qui témoignent tour à tour de leur engagement dans la bibliothèque et dans le quartier. Ils nous expliquent avec aplomb l’importance du lieu dans leur construction identitaire, leur socialisation et dans la vie du quartier. La vitalité du lieu nous saute aux yeux au fil des témoignages. Nous nous interrogeons en retour sur l’affaiblissement en France des mouvements d’éducation populaire et sur la professionnalisation de ces structures qui perdent parfois leurs liens avec le territoires et les habitants. Nous rencontrons là bas un ancien étudiant d’Estelle qui continue le projet « Píntela como quiera » fruit d´un travail collaboratif sous la direction d’Estelle réalisé entre 2010 et 2012 qui a permis la création d’une carte collaborative issue d’un travail de collectage qui rend lisible les ressources du quartier.
En la forma, la biblioteca es bastante clásica, aunque mantiene grandes espacios abiertos, utilizados en muchos eventos, reuniones… Para darnos la bienvenida esta mañana, está presente el personal de la biblioteca, junto con tres grupos de usuarios: los adultos mayores (los « viejos » según los más jóvenes), los adolescentes y los niños, lo que demuestra su participación en la biblioteca y en el barrio. Explican con aplomo la importancia del lugar en la construcción de su identidad, la socialización en el barrio. Nos preguntamos sobre el debilitamiento en Francia de los movimientos de educación popular y la profesionalización de estas estructuras que tienden a perder los vínculos con el territorio y sus habitantes. Aquí nos encontramos con un antiguo estudiante de Estelle Marco, quien continúa el proyecto » Píntela de Como Quiera » fruto del trabajo de colaboración que nació bajo la dirección de Estelle entre 2010 y 2012, lo que llevó, entre otros resultados, a la creación de un mapa colaborativo que da visibilidad a los recursos del barrio.
Nous partons marcher avec le groupe de la bibliothèque dans le quartier. Ils nous expliquent en chemin leur mobilisation via des journées dédiées au nettoyage du quartier et des rives du Rio… Ils reconnaissent que ces actions sont épuisantes et doivent être relayées par les pouvoirs publics. Un peu plus loin en chemin, rencontre avec Norma, une « leader » communautaire, comme la nomme les habitants du quartier. Femme incroyable, hyper engagée qui a transformé le deuxième étage de sa maison en espace de vie répondant aux besoins du quartier : garde d’enfants, ateliers créatifs divers, débats de femmes… Norma se revendique de l’éducation populaire avec des principes forts qu’elle explicite. Par exemple ici toutes les activités sont proposées pour tous, tous les âges confondus, ce qui crée des espaces de rencontre et des formes d’échanges atypiques… elle attend le jour même un groupe éclectique de femme (la plus petite a 7 ans) qui viennent chez elle parler de la condition féminine, de la famille, de politique…. Elle cherche à développer le pouvoir d’agir des personnes accueillies. Elles viennent ici trouver confiance et dignité, un pas vers la citoyenneté.
Comenzamos caminando con el grupo de la biblioteca en el barrio. En camino nos explican sus movilizaciones, por ejemplo las jornadas de limpieza de la zona y de las orillas del Río … Reconocen que estas acciones son agotadoras y deben ser asumidas por el gobierno. Un poco más lejos en el camino, encuentro con Norma, una » lidereza » de la comunidad, como la laman en el barrio. Una mujer increíble , hiper comprometida, que transformó el segundo piso de su casa en un centro social que satisface las necesidades de gran parte de la comunidad : cuidar a los niños del barrio fuera de la jornada escolar, diversos talleres creativos , debates entre mujeres … Norma se reivindica de la educación popular con fuertes principios que nos explica. Por ejemplo, aquí todas las actividades son disponibles para todo el mundo, todas las edades mezcladas, lo que crea espacios de encuentro y formas atípicas de intercambio… se espera que el mismo día un grupo ecléctico de mujeres (la más pequeña tiene 7 años ) vendrán aquí para hablar de su situación como niña, mujer, de la familia, de la política …. su objetivo es desarrollar la capacitación de las personas acogidas. Vienen aquí para encontrar confianza y dignidad, un paso hacia la ciudadanía .
Nous traversons cette ville à flanc de montagne, très agréable avec sa vue sur la mégalopole et ses grands espaces verts… Nous nous rendons compte des enjeux de gentrification urbaine, puisque ce quartier à quelques pas du centre est largement convoité. Ici on trouve les premières opérations de logement social, quelques rues organisées avec des maisons semblables , qui diffèrent avec les formes d’autoconstruction variées. Mais même ici les logements sont largement customisés par leur propriétaire avec un travail d’ornement toujours aussi présent. Au milieu, il existe de nombreuses « rinchitos » maisons délabrées, abandonnées par leurs propriétaires ou par les héritiers partis… Elles dégradent les maisons alentour et semblent être au coeur de l’attention des habitants. Mais ici l’organisation communautaire est forte: il faut dire que pour les travaux notamment, la municipalité attribue des sommes par districts. C’est ensuite aux communauté habitantes de s’auto-organiser pour faire les choix d’attribution de cette somme. C’est comme cela qu’est née la bibliothèque il y a quelques années…
Recorremos este barrio con sus preciosas vistas sobre toda la megalópolis y sus grandes zonas verdes… Somos conscientes de los desafíos de la gentrificación urbana, ya que este territorio a pocos pasos de distancia del centro de la ciudad es muy codiciado. Aquí están los primeros proyectos de habitaciones sociales, a pocas cuadras organizadas con casas similares , que difieren con diversas formas de auto – construcción. Pero incluso en este caso el alojamiento son personalizados en gran medida por sus dueños con un trabajo de ornamentos . En el medio, hay muchos » rinchitos » casas en ruinas, abandonadas por sus dueños o herederos partes … Se degradan las casas de los alrededores, lo que parece estar en el centro de la atención de la gente. Pero aquí la organización comunitaria es fuerte: hay que decir que para dicho trabajo, el municipio asigna dinero por distritos, le corresponde entonces a la comunidad de habitantes de auto -organizarse para tomar las decisiones sobre la asignación de esta plata.
Nous finissons la boucle à la bibliothèque où nous réalisons une carte postale collective. Nous repartons vers le centre, déjeuner dans un chouette restaurant tenu par un couple franco-colombien… Nous retrouvons alors Gabriella et Unai de Caldo de cultivo, que nous avons rencontrés via Pauline Scherer, membre de CARTON PLEIN, lors d’un colloque à Rennes intitulé « Correspondances citoyennes », mis en place par l’Age de la tortue. Il nous emmène visiter le quartier de la Préseverancia, ou ils ont mené un projet pendant une biennale d’art contemporain. Il ont travaillé autour d’une phrase synthétique et polémique, qui concentre les tensions existantes sur le quartier et questionne les habitants « Arriba los de Abajo ». Ils nous proposent de visiter le quartier avec David, un jeune homme leader et très actif dans la communauté hip hop. Nous visitons une première partie du quartier délabrée. Nous visitons un espace de jeu traditionnel ; tout semble un peu à l’abandon. Ce quartier est racheté progressivement par le centre international de la ville qui tente de remplacer ces zones très populaires par des quartiers plus planifiés. C’est ce que dénonce Caldo de cultivo car les habitants se font abusés et vendent peu cher leurs maisons placées très stratégiquement… Gabriela vient de science politique et est très active a Bogotá, elle a organisé plein de rencontres et débats dans le groupe « arte territorio participación » pour travailler l’activation citoyenne et permettre aux plus démunis de s’auto-organiser et défendre leurs droits… elle commence une thèse ou elle tente d’observer comment les mouvements artistiques alternatifs peuvent représenter une résistance à la gentrification à l’oeuvre dans la ville… Nous en parlerons plus longuement bientôt à travers un article dédié.
Nous redescendons ensuite vers le centre et nous entrons chez La Redada, un haut lieu alternatif de Bogotá. Celui ci existe depuis 4 ans. Les membres nous décrivent le fonctionnement, les enjeux et nous trouvons de nombreuses similitudes avec La Cartonnerie. Ils développent ici en plus une activité autour de la sérigraphie très forte et nous prenons conscience de l’importance de cette communication directe… Avec des événements dans l’espaces publics comme les « jardins insurgents », mais aussi des fêtes diverses, événements artistiques performances, charlas, oeuvres in situ, ateliers de fabrication collectif, projets numériques , tout open source et logiciels libres…. Le lieu fonctionne beaucoup en autofinancement grâce à l’organisation de soirée et les ventes du bar mais ils ont régulièrement des problèmes avec les voisins et la municipalité. Ils ont aussi créé des dispositifs multimédia de diffusion dans l’espace public… inspirant ! Autre chose aussi qui nous donne envie. Ils organisent parfois des évènements dans l’espace public pour lesquels ils bloquent entièrement leur rue. La Redada, c’est le point de convergence de nombreux réseaux, le catalyseur d´initiatives éparses.
Finalmente seguimos más al sur, hacia el barrio la Candelaria para encontrarnos con La Redada, alto lugar alternativo de Bogotá. Lleva 4 años activo. Tres de sus miembros nos describen su funcionamiento, sus problemas y retos, y encontramos muchas similitudes con La Cartonnerie. Se desarrollan aquí muchas actividades alrededor de la serigrafía y nos damos cuenta de la importancia de esta comunicación directa … sumada a eventos en espacios públicos, como los « Jardines insurgentes », festivales, espectáculos artísticos, charlas, obras in situ, talleres de producción colectiva , proyectos digitales, todo en código abierto y en software libre …. el lugar funciona mucho a través del auto-financiamiento, por ejemplo con la organización de fiestas y ventas de bar … pero regularmente tienen problemas con los vecinos y la municipalidad … también crearon dispositivos multimedia de administración en los espacios públicos … inspirador ! A veces se crean eventos donde bloquean por completo su calle … Redada es un punto focal de muchas redes, un catalizador de iniciativas varias…
Nous sommes épuisés ! Nous finissons par réaliser quelques studio carton et filon ensuite découvrir Bogotá by night, autre face de la ville !
Nos están agotadas ! Finalmente hacemos un poco de sentido del estudio de cartón y luego descubrimos Bogotá por la noche , al otro lado de la ciudad!
Nos están agotadas ! Finalmente hacemos un poco de sentido del estudio de cartón y luego descubrimos Bogotá por la noche , al otro lado de la ciudad!
En attendant, voici les liens pour partir découvrir ces projets la Redada, Caldo de cultivo, Bici cultura Tadeista, la Biblioteca pública la Peña de los laches, le projet pintala como quiera, Desayunos con Caminantes… Bientôt nous en dirons plus à travers diverses montages photo, vidéos, sonores…
Mientras tanto, aquí están los enlaces para la exploración de estos proyectos de la Redada, Caldo de cultivo, Bici cultura Tadeista, la Biblioteca pública la Peña de los laches, Pintala como quiera, Desayunos con Caminantes… Pronto hablaremos más a través de diversos montajes sonoros, videos…