Charla en Lugar a Dudas / discussion à Lugar a dudas

Aujourd’hui nous invitons les acteurs rencontrés en chemin à partager notre démarche et le travail en cours. Nous sommes accueillis par Lugar a Dudas – un lieu d’art contemporain hors norme situé dans le quartier de Grenada – pour mettre en partage notre projet.
Nous décidons de présenter le film de promotion que nous avons tourné et monté le jour même dans des conditions incroyables  : nous avons en effet essuyé une forte tempête et avons du écoper dans la maison inondée. Cette journée un peu folle marquera le ton et la forme de cette vidéo de présentation !
De là où nous nous trouvons dans notre expérimentation, nous souhaitons échanger avec le groupe de complices réunis, les questionnements naissants. Cela pour affiner notre compréhension de la ville et bien sur améliorer nos prestations d’agence de voyage !

Invitamos a nuestros complices, encontrados en el proceso de trabajo, a compartir nuestros dudas… Somos invitados por Lugar a Dudas – un lugar de arte contemporáneo extraordinario situado en el barrio de Grenada – a compartir nuestros proyectos.
Aquí, en Cali trabajamos a la vez el desarrollo de nuestro concepto de agencia de viajes y precisamos nuestra metodología, afirmamos nuestros valores. Trabajamos duro para encontrar la ciudad en todas sus aspectas y realidades, comprender y activar los espacios públicos de Cali.
Hasta aqui, en nuestra experimentación, tenemos preguntas que queremos compartir con ellos. Todo esto para refinar nuestra comprensión de la ciudad y mejorar nuestras prestaciones de agencia de viajes para proseguir nuestras actividades. Decidimos presentar la película de promoción que filmamos el mismo día con condiciones increíbles : hemos sufrido de una tempestad fuerte y tenemos vaciar el agua en la casa inundada. Este día un poco loco marcará  el tono y la forma de este vídeo de presentación. 


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Voilà vers quoi nous avons tenté d’orienter le débat :

Comment travailler sur le sentiment de sécurité et tenter d’apaiser la vie à Cali ?
Comment créer des circulations entre des quartiers enclavés, qui se tournent le dos ? et faut-il vraiment créer des circulations?
Comment s’appuyer sur les compétences et les ressources des habitants ?
Comment penser la transformation de la ville à partir de son identité et sans calquer sur les modèles européens ?

A travers l’agence de voyage, nous inventons une forme pour amener ces questionnements. Nous souhaitons partager nos observations issues de l’immersion (avec nos regards d’étrangers) et faire en sorte qu’elles puissent générer du débat entre les acteurs de Cali.

Aquí algunos ejes sobre los cuales preparemos el debate :

¿ Cómo trabajar en el sentimiento de seguridad e intentar apaciguar la vida en Cali?
¿ Cómo crear circulaciones entre barrios enclavados? ¿ y es necesario reconectar les ? 
¿ Cómo apoyarse en las competencias y los recursos de los habitantes?
¿ Cómo pensar en la transformación de la ciudad a partir de su identidad y sin calcar sobre los modelos europeos?

A través de la agencia de viajes Inventamos una forma para traer estos interrogatorios. Deseamos compartir nuestras observaciones nacidas de la inmersión (con nuestras miradas de extranjeros) y procurar para que puedan generar el debate entre los actores de Cali.

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Pour parler des enjeux de sécurité dans l’espace public, nous décidons de commencer par une mise en situation, où nous partageons ce que nous avons vécu depuis notre arrivée à Cali.

Para hablar de puestas de seguridad en el espacio público, decidimos comenzar con una postura en situación, donde compartimos lo que vivimos desde nuestra llegada a Cali.


«  Cuidado  » «  Range ton appareil photo, c’est dangereux ici.  » «  Ne laisse pas ton fils partir seul, quelqu’un va l’embarquer.  » «  Je vous accompagne à la banque, c’est dangereux sinon.  » «  Il y a des yeux partout, tout le monde ici nous écoute.  » «  Ne descendez pas ici, c’est trop dangereux .  » «  Ils arrachent les lunettes, et même les chapeaux.  » «  Là-bas il ne faut jamais aller sans être accompagné.  » «  Avec le petit n’y allez pas.  » «  La nuit c’est pire, il faut faire très attention.  » «  Il ne faut pas sortir la nuit.  » «  On va vous escorter.  » «  Ici, il ne faut faire confiance à personne, voici mon numéro.  » «  Un téléphone comme cela il ne faut pas le sortir dans la rue.  » «  Ici ce n’est pas très sur, venez on va aller de l’autre côté.  » «  Là bas il y a des endroits de shoot, on ne sait pas qui peut venir et te voler.  » «  A partir de 2 heures pm il faut redescendre, là ça va il y a encore la police et il y a encore du monde mais il ne faut pas trainer.  » «  Redescendez maintenant, avec cette caméra il faut redescendre.  » «  Il y a des bandes qui viennent, qui ne sont pas d’ici et qui te volent tout.  » «  Attention ici !» «  La quinta c’est un coupe-gorge.  » «  à cette heure il faut prendre le taxi.  » «  Ici ça ne craint rien c’est assez tranquille.  » «  Le mio c’est mieux c’est plus sûr.  »

“Cuidado”  » Ponga su cámara , es peligroso aquí .  » « No deje a su hijo irse único , alguien va llevarlo . »  » Yo te acompaño al banco, es peligroso .  »  » Hay ojos por todas partes, todo el mundo aquí nos escucha. »  » No baje aquí, es demasiado peligroso.  »  » Roben sus gafas, e sus sombreros.  »  » Aqui no se puede ir sin estar acompañado.  »  » Con el niño no va más lejos.  »  » La noche es peor , hay que tener mucho cuidado. »  » No se debe salir durante la noche.  »  » Te acompañamos .  »  » Aquí es importante confiar en nadie , aquí está mi número. « 
 » Un teléfono como este no se debe salir en la calle con este.  »  » Aquí no es muy seguro , sólo tendremos que ir al otro lado.  »  » Por allí hay lugares de consumos , no sabemos quién puede venir y robar .  » « A partir de 14:00 de la tarde, tiene que bajar , todavía hay la policía, pero no tarde .  » “ Baja ahora , con esta cámara tiene que bajar .  »  » Hay bandas que vienen que no están de aquí y te roban todo .  »  » Cuidado ! « ,  » La quinta es un sitio peligroso.  »  » En este momento tenemos que tomar el taxi .  »  » Aquí, teme a nada, esta bastante tranquilo .  »  » El MIO estas mas seguro. « 

Ces remarques constantes, venant de nombreuses personnes bienveillantes nous trottent dans la tête et nous mettent dans un climat d’insécurité et de tension. Nous nous demandons alors si ces conseils sont toujours justifiés et si la violence est aussi forte qu’on veut bien nous le dire. Faut-il vraiment écouter les conseils des caleños  ? La peur est-elle toujours légitime  ? Est-ce qu’il y a toujours des zones interdites à Cali  ? (à l’image de la carte touristique)

Estas observaciones, viniendos de numerosas personas bondadosas, nos interrogan y nos ponen en un clima de inseguridad y de tensión. Nos preguntamos entonces si estos consejos siempre son justificados y si la violencia es tan fuerte que quiere decírnoslo. ¿ Verdaderamente hay que escuchar los consejos de caleños? ¿ El miedo siempre es legítima? ¿ Acaso hay siempre unas zonas prohibidas en Cali? (A la imagen de la mapa turística.)

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L’insécurité existe. Le conflit armé n’est pas terminé (recrudescence de violences dans certaines zones du pays).  Mais rien de comparable à la situation d’il y a 15 ans. Mais pour nous, en tant qu’étrangers, cette violence dans l’espace public est peu perceptible. Les choses changent. Nos actions à travers l’agence de voyage cherchent à destigmatiser certaines zones de la ville, et ouvrir de nouvelles circulations. Nous nous rendons compte également que notre culture européenne, dans le champs de l’urbanisme, nous pousse à vouloir créer des porosités, désenclaver, créer du lien, des échanges, et sortir des ghettos…pour régler certains problèmes urbains, mais ses interventions sont-elles vraiment légitimes dans ce contexte ? Ont-elles vraiment du sens ici  ?

La inseguridad existe. El conflicto armado no se acaba (recrudecimiento de violencias en ciertas zonas del país). Pero nada comparable en la situación de hace 15 años. Tenemos dolor de sentir la violencia en el espacio público. Las cosas cambian. Con nuestra cultura europea, tendríamos ganas de destigmatisar ciertas zonas de la ciudad, de abrir nuevas circulaciones, de crear porosidades. ¿ Nuestras intervenciones buscan siempre poner fin a un enclave, al crear del lazo, intercambios, y salir de guetos. ¿ Pero sus intervenciones son verdaderamente legítimas? ¿ Verdaderamente tienen sentidos aquí?

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Retours sur les éléments de débat…
Pour les complices, le danger existe. Mais il s’agit également d’une question d’attitude.
Pour eux la peur entraîne souvent le danger puisque l’anxiété attire l’embrouille !
Une expression colombienne dit : « Dar papaya » = « celui qui tend la bâton pour se faire battre » comme par exemple ne pas sortir sa carte de crédit ou son appareil photo dans certaines zones. Pour cela, il faut bien connaître les codes. Eux-mêmes sont prudents : certains sortent avec un chien, d’autres ne se promènent pas seuls dans certains quartiers. Beaucoup n’ont jamais mis les pieds dans les quartiers invasifs. La nuit semble aussi un facteur d’insécurité supplémentaire.
Vueltas sobre los elementos de debate…Para los cómplices, el peligro existe. Pero también se trata de una cuestión de actitud. Una expresión colombiana dice: Dar papaya = el que da el palo para hacerse golpear. No se trata de no ir en las zonas dicha de « no derecho » pero  acudir a su sentido común (no sacar su tarjeta de crédito o sacar su cámara de fotos por todas partes, por ejemplo). Para eso, hay que conocer bien los códigos. Ellos mismos son prudentes: algunos salen con un perro, otros no van sólo en ciertas zonas. La noche parece también un factor de inseguridad suplementaria. ¡ Para ellos, es también el miedo qué provoca el peligro!

En tout cas, tous s’accordent à dire qu’il faut travailler sur ces questions d’insécurité. Certains trouvent dans le rire et le décalage un moyen d’aborder autrement ces problématiques très complexes. Certains nous remercient pour notre regard extérieur qui révèlent des choses invisibles, devenues quotidiennes car complètement intégrées par les locaux.

En todo caso, ellos todos se acuerdan de decir que hay que trabajar en estas cuestiones de inseguridad. Algunos encuentran en la risa un desfase que permite abordar de otro modo estas problemáticas muy complejas. Algunos nos agradecen por nuestra mirada exterior que revelan cosas invisibles, vueltas diarias e integradas por los locales.

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Des regards plus critiques sont portés sur le choix de mettre en scène l’étranger via l’agence de voyage… on nous demande si nous jouons sur la « xénophilie »… en s’appuyant sur l’amour que les caleños manifestent envers les étrangers… Ce rapport est il sain ? N’a-t-on pas une image biaisée par le fait qu’ils sont très avides de rencontrer des touristes et des étrangers ?

Miradas más críticas se apoyan sobre la elección de utilizar la figura del extranjero vía la agencia de viajes. Nos piden si jugamos sobre el « xénophilie » apoyándose en el amor de caleños para los extranjeros… ¿ Este relacion es sano? ¿ No tenemos una imagen torcida por el hecho de que caleños son muy ávidos de encontrar a turistas y extranjeros?

Le dispositif « agence de voyage » nous permet d’interroger la figure de l’étranger. Il questionne aussi le tourisme tel qu’il existe et se développe en ce moment même en Colombie. Il est difficile de sortir des sentiers battus et tout se concentre vers des sites ultra saturés, où toutes les destinations et services sont fléchés. Sur la forme de cette performance/ charla cela nous pose question : quand se mettre en jeu ? quand sommes-nous nous mêmes ? Quand devons nous garder nos personnages ? Quand l’agence doit-elle se mettre en route ? Comment partager la démarche, d’autant plus lorsque la langue n’est pas une évidence ?

¡ Pensamos que como extranjeros tenemos siempre un filtro, tanto empujar al extremo la figura del turista ! Esto nos interesa porque plantea la cuestión de la figura del extranjero pero interroga así el toursime tal como existe y hasta se desarrolla de momento en Colombia, que se abre al internacional. Sobre la forma de esta realización / charla esto nos plantea cuestión: ¿ cuándo nos ponemos en juego, cuando somos nosotros mismos? ¿ Cuando debamos conservarnos nuestros personajes? ¿ Cuándo ponemos poner en marche nuestra agencia? ¿ Cómo compartir el proceso ?